Dimanche de tempête
froid
pluie
et puis du vent, beaucoup de vent
Pour rentrer ce soir, il fallait franchir
cela :
et tout en haut
on se sentait
léger
léger
léger
Chez nous le temps change vite.
Parfois les quatre saisons dans une seule journée.
Pourtant, hier, le soleil s'est levé une bonne dizaine de fois,
suffisamment pour éclairer les mousses
parfumer les violettes
et faire sortir Ernest
Alors, quand au pied des arbres, des silhouettes roses jaillissent, on sort le miroir aux alouettes et on encourage les belles à persévérer. Et ça marche !
Mais ce soir, la tempête a recroquevillé fleurs, bêtes et gens. On cherche des choses à faire, on entrouvre les armoires, on retrouve un précieux grigri.
un collier tricotin (facile, facile et beaucoup d'effet)
laine Phildar, fleurs en feutrine La Droguerie
Arrivée au bord des armoires, on jette un coup d'oeil : une clef, du linge, des objets qui changent de place quand la porte est fermée, des lutines qui nous regardent, alors on referme. Ne pas céder au rangement, au tri. On y laisse ce que l'on a collecté, amassé pour un autre jour.
Un dernier voyage avant une semaine lourde et longue :un mot, puis deux, puis trois, un début d'histoire pour s'endormir...
deux merveilles :
L'homme semence : "Ça vient du fond de la vallée. Bien avant que ça passe le gué de la rivière, que l'ombre tranche, comme un lent clin d'oeil, le brillant de l'eau entre les iscles, nous savons que c'est un homme. Nos corps vides de femmes sans mari se sont mis à résonner d'une façon qui ne trompe pas. Nos bras fatigués..."
Coquelicots Varsovie : p15 "... Ainsi on apprend à considérer les idées qui sont à cent lieues des vôtres. Celles de l'amie lointaine qui disait que l'enfance peut être ratée, saccagée; alors, n'en parlons plus. Ne pas la regarder de près : pas réparable... racheter du neuf sans discuter."
Bonne nuit...