Un dimanche presque d'hiver

30 novembre 2008

Un dimanche presque d'hiver

La fauvette aiguise son bec
sur la branche du petit hêtre

depuis toujours les hommes se chauffent
autour de leur feu
me voici brûlant mon bois
me chauffant et cuisinant comme
milliards d'hommes depuis toujours
depuis toujours...

Daniel BIGA

Les bruits du monde
arrivent de manière étouffée.
Derrière les murs, les froissements
des feuilles de glycine
sur les pavés verdis de la terrasse.
On ramène de beaux livres
entre nos doigts gantés.
Des livres à feuilleter
et à lire sous la lumière pâle.

Lecture à petits pas.
Au creux des illustrations
de Susanne Janssen.
Suivre les mots,
du bout des doigts

Tous les enfants, sauf un, grandissent. Ils savent très tôt qu'ils grandiront.Voici comment Wendy le découvrit. Un jour - elle était alors âgée de deux ans -, comme elle jouait dans le jardin, elle cueillit une fleur et courut l'offrir à sa mère. Sans doute était-elle en cet instant radieuse car Mme Darling, la main posée sur son coeur, s'écria : - Oh, si seulement tu pouvais rester ainsi à jamais !
Elle n'en dit pas plus long mais, dès cet instant, Wendy sut qu'elle était condamnée à grandir. A deux ans, tout enfant le sait. Deux est le commencement de la fin.

James Matthew Barrie

Et puis,
pour prévoir les bricolages de mercredi

pour les poupées russes
et les chaussons de feutre

et puis,

pour les ours, les lapins et les souris...
les tabliers, les volants et les fronces.

Sur la langue,
un goût de bergamotte,
de cannelle et d'épices.
On ne prépare pas encore Noël
mais le thé de l'année était
dans la boutique.
Des douceurs, la buée sur la tasse

Boîtes métalliques Contes de thé

On pose la tasse
pour reprendre les aiguilles.
Une brassière en Alpaga,
modèle La Droguerie,
taille 3 mois
pour une poulette à naître
dans les jours qui viennent.
Quelques jours,
quelques nuits,

Vélo au parc,
entre les gouttes,
jeux de société,
feuilleter ensemble
les cahiers d'école,
goûter de petites filles,
rose aux joues.

- Je connais les baisers, dit vivement Flocon, laisse-moi voir... Ah oui, c'est bien un baiser.
Peter Pan

L'ogre est passé,
pas lourds sur le tapis.
Il a laissé sa théière,
trois litres et demi de thé

Stupeur du Chaperon rouge...

La main sert avec peine
le thé russe,
dînette chez le Petit Poucet

Enfin, tous se retrouvèrent dans le lit pour écouter l'histoire de Wendy, leur histoire préférée, celle que Peter détestait. En général, quand elle commençait à la raconter, il quittait la pièce ou se bouchait les oreilles. Peut-être s'il avait fait l'un ou l'autre seraient-ils encore tous dans l'île. Mais ce soir-là précisément il resta sur son tabouret. Et nous allons voir ce qu'il advint...

Peter Pan

Belle nuit